Papillon

Amaryllis butinant une fleur de menthe aquatique

Sans réalité

de pincer la sensation

le papillon...

Buson

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Comments

[monika]

Merci pour ce complément d'information, Minik do. Ce que j'en retiens, surtout, c'est l'ambiguïté de bon nombre de haïkus japonais. Ça m'inspire une grande humilité devant cet art centenaire pour
la compréhension duquel je me sens encore bien peu équipée, puisque la langue et la culture japonaises sont encore bien mystérieuses pour moi.

[Minik do]

Et moi donc !


A bientôt Monika.

[monika]

Salut Minik Do,


ici, j'avoue bien franchement que je ne le comprends pas du tout, notre très cher Buson. Ça veut dire quoi :sans réalité de pincer la sensation ? Je suppose un problème de traduction.
J'ai donc cherché un peu (merci Google) et j'ai trouvé ceci (désolé, c'est en anglais, mais en français, il n'y avait rien du tout) :


 


Utsutsu naki tsumami gokoro no kochô kana


Not quite real,
this sensation of pinching—
a butterfly.


This haiku is notoriously  hard to pin down : is the sensation one that a human feels, holding a butterfly by the wings, or is it — as the grammar seems to
suggest — the butterfly who feels this not-quite-real sensation? Personally, I favor a third view: that the sensation is the experience of a human on whose finger a butterfly has landed.
Butterflies can cling quite tightly — I don’t think it would be a stretch to use the verb tsumamu for that — and when they then begin to mine the grooves in your finger for salt with
their long proboscis, the sensation is very strange indeed.


Dave Bonta sur son blogue Vita negativa. http://www.vianegativa.us/2009/12/between-dream-and-metaphor-haiku-of-yosa-buson/

[Minik do]

Merci Monika.


J'ai trouvé ce Haîku dans le livre "L'art du haîku" (Belfond 2009).


Voici ce que je lis le concernant : " Son haïku est ainsi construit qu'il laisse planer l'ambiguïté.


On est enclin à imaginer des doigts se refermant délicatement sur des ailes si fines qu'elles


en paraissent immatérielles. Mais à y regarder de près, on s'aperçoit que le papillon peut tout aussi bien être le sujet du poème : c'est le papillon qui pince, ou alors celui qui pince est
lui-même un papillon...


Dans une lettre à un ami moine, écrivain comme lui, auquel il a confié que cette vie qui est un rêve ils font apparaître les formes du rêve, Bashô compare ses haïkus aux "paroles d'un dormeur".
Ce dormeur qui a lu Tchouang-tseu sait que les sensations qu'il éprouve n'ont pas plus de réalité que le fugace et fantasque butinement de papillon. 

[Jackie]

Il s'enivre  de menthe...


Bonne soirée

[Minik do]

Les papillons zigzaguent beaucoup en ce moment.


Bonne nuit Jackie.

[Naline]

Les papillons sont à la fête, avec le soleil revenu !

[Minik do]

et les humains aussi. 

[Topa]

Si je comprends bien, tu te caches derrière le Buson...

[Minik do]

Je me suis caché et le papillon s'est quand même envolé.

[TELOS]

histoire d'ô..

[Minik do]

Oh ! :-)