Les pensées sauvages
fin de l'averse - "je mangerais bien un morceau" se dit la corneille
fin de l'averse - revient sur la fenêtre l'ombre de la mouche
prenez votre temps, nuages qui passez devant la fenêtre
soleil d'hiver - sa vieille pélerine nimbée de lumière
tempête d'hiver - une pensée pour le pavot de Californie du parterre
sur le bouclier de "la Victoire ailée" une tourterelle
deux voix au kukaï de Paris - deux notes métalliques - la bourrasque joue du portail
entouré de pissenlits, ici repose un pneu crevé
soir d'avril - les ombres chinoises du couchant
une pluie d'automne à la veille de l'été - fleurs d'hortensias
les gémissements de la brouette du voisin - fleurs de coucou
parc silencieux - "O" fait une main en langue des signes
Lézard des murailles - inespéré ce lézard immobile - derniers jours de mai
là où le ruisseau fait un coude des coucous aussi
Fête d'ici et d'ailleurs - "l'Afrique est là avec vous" dit le haut-parleur
dimanche de mai - un chat perché surveille le champ de colza
ni bon ni mauvais présage, ce bandeau noir masquant le soleil
Le Vieux Bassin de Honfleur. Honfleur - au bord du vieux bassin un séneçon a pris racine
elle est arrivée au coeur de la nuit - la pluie du vingt août
matin de septembre - flashée dans la baignoire une tégénaire
chemin taché de lumière - une femme lit en marchant
suspendue à un fil de la vierge, une patte de cousin
fin de l'heure d'été - se prélassant au soleil une coccinelle