Les pensées sauvages
un air d'accordéon - les yeux noirs de la passagère
rivière calme - le "Pont Neuf" ne fait pas ses 235 ans
premières violettes - dans la cage d'escalier son nouveau parfum
Samedi, avant d'aller vous coucher, pensez à mettre vos pendules à l'heure d'été.
devant le pinson se retenir d'éternuer - rhume de printemps
arc-en-ciel - un homme saute à la corde sous la pluie
Syrphe des corolles - silence ! sur une feuille coupée le syrphe se repose
il a bourlingué le violoncelle du slovène
peiner dans les côtes nager dans le lac et repartir...
rien d'autre à faire - derrière la fenêtre j'épie la pie
avec l'éclaircie revient l'ombre de la feuille d'ortie
combien de pépins dans cette mandarine biologique ?
encore une photo et je te délivre insecte inconnu
ciel de juillet - aucun avion à réaction mais un nuage en érection
accalmie - une pie traverse mon champ visuel
belle vache blanche, apprends-moi à chasser les mouches avec les oreilles
elle mord l'oreille de son doudou, étouffe un baîllement...
devant la mangeoire, immobile - à quoi rêve le verdier ?
le train de gravier couvre le bruit du vent - fleurs de véroniques
maisonnette en hiver- ses nains de jardin s'ennuient
averse d'hiver - une passante déploie son parapluie rouge
coccinelle de décembre : un minuscule point sur le mur du salon
le chemin menant aux fleurs fraîches s'évapore - cimetière
aneth de novembre, te souviens-tu de ce matin gris-perle ?
le train redémarre - une vache regarde fuir les poules